Faire ou ne pas faire

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente une réflexion sur la main de l’homme.

Notre époque technique éreinte les faibles. La tentation est forte, pour certains irrésistible, de tout lâcher et vouloir retourner à la simplicité. Ceux-là, précisément, n’ont plus fait depuis longtemps sinon toujours. Car qui fait loue la technologie. Il la suit et si elle lui fait défaut, il la précède, en quelque sorte, par ses expérimentations. Elle fait de lui l’homme toujours nouveau. L’homme de pouvoir. L’homme, c’est une main aurait dit Spengler. A l’opposé, l’impuissant. Celui-là dénigre ce qu’il ne peut suivre tout en jouissant de ses effets. Il est le nihiliste qui a beau jeu de dénoncer le revers de la médaille, comme s’il en existait une qui n’en possédât pas. Surtout, c’est ne pas comprendre que les produits de l’intelligence sont des armes dont la course condamne à mort ceux qui n’en sont plus. Faire, c’est vivre et faire plus c’est défier la mort.

Diatribe radicale, provocatrice ? Hélas non. Nous pouvons comprendre la logique courte qui consiste à prendre le contre-pied à un courant qui apporte avec lui des remous. Mais cette position consiste, si on suit convenablement ses implications, à dépasser les remous en se laissant couler. Car jamais le renoncement à l’effort n’a conduit à autre chose qu’à la perte de tout ce qui fait l’homme : une bête culturelle. Certes, le retour à certaines « traditions », un mode de vie plus naturel, plus simple et sain, des codes prometteurs (qui n’ont jamais fait que promettre) semblent apporter des solutions prophylactiques. Il faut cependant distinguer l’alitement de l’enterrement. Que l’on veuille se porter des soins après avoir reçu des coups, c’est légitime ; qu’on se mette en paix définitivement par l’abandon des outils (nous dirions des armes) est autre chose.

Cet autre chose est un ailleurs mortifère, un fantasme (une époque fantôme), un chant de sirènes qui attire celui qui aspire au repos, mais au repos éternel. Qui plus est, ce repos est inaccessible à son accès, sauf à sa conclusion tragique. La raison ? Le monde est fait de mondes. Il y en aura toujours à vouloir prendre une place, et la liste se dresse en comparant les moyens. Le coeur est décisif, il ne suffit pas toujours : les Amérindiens sont cette leçon.

Quant à la culture, s’il s’agit de formes, la technologie est leur grain. L’écriture fut une telle révolution ; l’imprimerie ensuite ; l’informatique à présent et ce n’est pas fini. Pour ne pas finir, il faut suivre.

Les touches de l’écriture

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente une réflexion sur l’édition de soi.

L’édition de soi est un thème qui nous est cher ; c’est aussi, plus prosaïquement, une expression intéressante en ce qu’elle peut suggérer l’idée de mise à jour. Depuis l’outil informatique, la mise à jour est un terme usité couramment. Grâce à l’outil informatique, nous comprenons mieux le fonctionnement de l’homme. Nous le comprenons mieux, ou, plutôt, nous sommes en mesure de mieux le comprendre : pour qui se donne la peine de voir les choses et les surimposer. Ainsi, des analogies se font jour, faisant surgir de nouvelles évidences. Or donc, l’homme est un système ; et comme tout système, il dépend d’un système plus vaste. De même, il faut à l’homme un déclencheur pour s’éditer. Une pression…

Effectuons une mise en abyme pour le jeu et le sens en prenant l’exemple du clavier. En tant que Français, nous avons un clavier azerty. Les modèles les plus étendus ont 104 touches. Nous avons appris l’emplacement des signes. Qui s’interroge de manière critique sur la configuration des claviers ? Qui y voit des implications profondes ? Qui a l’audace de voir autrement ? Qui voudrait faire l’effort de changer d’habitudes ? Ces quatre questions sont lourdes de sens. Nous y répondrons plus tard. Pour l’heure, continuons le jeu.

Le guic démonte, examine, remet en cause, expérimente et remonte à sa manière. Le guic cherche l’amélioration. Concernant le clavier, les contacteurs des touches, leurs formes, leur matière même, leurs couleurs, les lettrages, le circuit électronique et… leur nombre et leur agencement : tout cela procède d’études poussées.

Nous avons procédé à de telles études. Notre clavier comporte 48 touches qui répondent parfaitement à tous nos travaux, et ils sont variés ! Aucun signe ne manque, diacritique, mathématique ou informatique. Certes, il a fallu penser et faire assidûment pendant quelques jours pour rendre la nouvelle chose fondamentalement plus pratique et belle que le clavier classique. Mais non seulement nous possédons désormais un outil plus efficace ; nous avons aussi procédé à notre propre mise à jour ; et toutes nos réflexions s’en sont trouvées enrichies dans l’expérimentation : autrement dit dans l’exploration d’une réalité devenue plus forte.

Le clavier français vous ennuie ? C’est que vous l’utilisez vraiment. Vous avez remarqué des incohérences et des difficultés. Voici un clavier qui résout les problèmes, y compris ceux liés à l’encombrement. Les accents se trouvent sur la lettre concernèe ; la rafale sur la lettre les conditionne. Quant aux autres signes, ils se trouvent sur leur initiale. On écrit par exemple un dièse en appuyant sur D via une touche au rôle similaire à la majuscule. Mais le clavier permet aussi beaucoup plus, notamment des clés complexes évidentes pour le possesseur du clavier.

Puisque nous en sommes à la sûreté, l’utilisateur sérieux de l’outil informatique aura noté la persécution du système Windows et la castration du système Mac. Le navigateur est indissociable même si on n’utilise pas celui-ci et ces systèmes font ce qu’ils veulent à notre insu. Seul Linux permet de s’affranchir. Notre choix garantit une aisance plus grande encore qu’avec Windows, un chiffrement du disque, une rapidité et une assurance hors pair.

Pour continuer dans l’aspect logiciel, Microsoft n’est pas en reste pour ce qui est de l’intrusion (on peut même parler de compromission) ou du harassement de l’utilisateur face à la jungle des fonctions qui n’en font qu’à leur tête, des licences enchaînantes et des versions jamais vraiment compatibles. Notre codex est un logiciel universel en ce qu’il remplace tous ceux destinés à traiter les donnée, que ce soit pour leur édition, leur présentation ou leur ordonnancement. Il est constitué d’un unique fichier html qui intègre le contenu qu’on y place au sein même de son code de fonctionnement qui est accessible et ne comporte donc aucun cheval de Troie. Le codex ne nécessite aucune installation et est donc partageable et utilisable à partir d’une simple clé usb. Puisqu’il porte tous les papiers, leur accès est total, immédiat, discriminable à souhait. Ses fonctions d’invocation écartent les problèmes de versions et celles-ci sont gérées car le codex est non destructif. En bref, il permet tout très simplement.

La question des communications sensibles est aussi résolue en évitant les serveurs propriétaires auxquels on devrait faire confiance comme aux services Google, Amazon, Microsoft, Apple et autres.

L’approche matérielle a aussi été entièrement revue pour fournir un écosystème facile, convivial, confortable, discret et transportable. Le vol, la compromission, la protection contre les risques thermiques et électromagétiques, les pannes et les évolutions… tout a été pensé pour la pérennité.

Enfin, des instructions pédagogiques précises mais aussi à large spectre complètent la configuration du système dans lequel l’homme ne peut être exclu sans corrompre l’ensemble. Plus encore, en plaçant l’homme au centre des codes, l’on mise sur l’intelligence dans le couple homme-machine. De leurs protocoles doit ainsi émerger une puissance.

Mais peut-être doit-on retracer la route pour voir l’itinéraire.

La parole, c’est un media qui sert à l’échange au même titre que la monnaie. Elle s’adosse à une croyance, c´est-à-dire à une confiance (ou crédance) en des valeurs, en l’occurrence portées par les mots et qui sont des définitions. C’est par la convention que l’échange peut avoir lieu.

La fluidité de la parole est un avantage autant qu’un inconvénient. Elle peut s’assimiler à la mémoire vive d’un ordinateur. Leurs porteurs humains ont en effet une capacité limitée de mémoire dans le temps et l’espace, sont prompts à déformer les messages pour exister davantage et leur taille ne permet pas de les cacher ni de les déplacer vite et loin. Enfin, ils ont une limite vitale et la transfusion des données ne peut se faire avant un tiers de vie et d’âpres préparatifs.

Vint donc l’écriture et en particulier sa révolution de combinaisons de signes réduits. Mais le clonage, qui est la méthode de conbservation de la Nature, se heurtait à la nature de l’homme comme copiste, inadapté aux tâches répétitives. Et puis, plus on multiplie les hommes, moins le secret est assuré.

Vint donc la machine de Guttenberg. Mais ce service est-il fiable du point de vue de la confidentialité ? Cette question se pose toujours à propos des entrerprises qui détiennent les serveurs informatiques.

Nous en venons logiquement à la presse personnelle, la machine à écrire. Mais il fallait une sténographe capable de prendre les notes à la volée doublée de compétences en dactylographie pour les mettres en forme tant la machine ne supportait aucune erreur. D’où la dénomination bien trouvée de secrétaire.

Avec l’ordinateur utilisé comme machine à écrire, les fautes de frappe et la mise en forme se corrigent et cela permet aux dirigeants de se passer d’intermédiaires le cas échéant. Mais l’ordinateur est complexe et sa communication en réseau tout autant. L’informaticien détient tout ce que la secrétaire détenait auparavent et plus encore. Pire, les logiciels sont autant de secrétaires invisibles et inconnus qui gardent tout en double et ne font pas que de conserver. Enfin, la fluidité informatique nécessite une rigueur et des conditions dans le clonage qui ne sont pas facilement comprises. Voici pourquoi.

On s’adresse à l’informaticien pour exprimer un besoin comme on s’adressait autrefois à un druide pour obtenir un outil magique. L’informaticien pianote donc l’expression sur le moteur de recherche habituel et renvoie la réponse de l’oracle, une réponse commerciale. S’ensuit un contrat.

Le contrat est établi entre des intérêts commerciaux, mais l’enjeu hors du champ de vue est l’information. Les developpeurs de l’outil informatique se servent d’outils existants pour construire des outils qui sont vendus selon un marché où la mode vient d’une puissance, taillée pour elle. Que ces outils lui livre l’information, c’est bien normal pour ses entreprises. Mais pour celles qui sont censées leur être concurrentes ? Les développeurs suivent le marché de la demande qui est exprimée par des dirigeants ignares de ces choses.

On découvrira que, comme pour la monnaie, il existe une juridiction de l’information. Que la mode qui sied aux uns est ridicule à d’autres si tant est qu’ils se veulent autres. Que la technologie a la même puissance que la magie : rassurer les faibles, les ignorants, les désespérés. Le mot est une technologie sur laquelle les incrédules doivent s’adosser et ne pas prendre empire sur les esprits ; ce serait se prendre les pieds dans son propre tapis.

Redresser la barre passe ainsi par le bas ; non par le haut ; par l’exemple et la démonstration ; non par la mode ; par le sang et la virilité ; non par l’égo superficiel. Car seul celui qui est au front voit la réalité.

Projet : LiMA

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente un exercice pratique pour l’instruction en sûreté civique.

Pour servir de travaux pratiques à l’instruction en sûreté civique, le projet LiMA, qui date de 2004, été ressuscité. Il s’agit d’une idée originale et d’envergure. Parce que les temps changent avec une accélération vertigineuse, le projet peut mieux être compris, peut s’imposer par des évidences à présent rendues, et, donc, devenir un objet de réflexions concrètes afin de le rendre à la vie comme des ingénieurs travailleraient à rendre en plans l’idée d’un architecte.

LiMA est l’acronyme de Ligne Maginot anatomique. Tout un programme… Son exposé, les outils pour y travailler, se trouvent ici. Cependant, son accès n’est pas rendu public pour la raison qu’une idée, si elle est lâchée, se trouve tôt livrée à la mauvaise interprétation quand ce n’est pas à la mauvaise foi pour des intérêts inavouables.

Prenons, justement, l’exemple de la Ligne Maginot. Elle est devenue une expression moqueuse pour dénigrer tout esprit de résistance, toute construction solide pour empêcher l’envahissement. On sous-entend qu’il est illusoire de réussir à se défendre, sinon par le mouvement léger, rapide, et donc le sacrifice de certains hommes pour d’autres. Mais alors, pourquoi Alésia n’est-il repris en contre-exemple ? Voici pourquoi.

Comme toujours, l’histoire montre que les responsables des « erreurs » qui coûtent la vie aux Braves leur survivent. Ces responsables se dédouanent en en trouvant d’autres. En l’occurrence, l’héritage de leurs prédécesseurs. Il suffit de « communiquer » : dire sa version de l’histoire… Voici, en deux mots, celle de la Ligne Maginot :

La Ligne Maginot est une fortification due au ministre de la guerre André Maginot après qu’il fût rentré de la première guerre mondiale comme soldat (alors qu’il pouvait se faire exempter). Son mot : « un mur de béton coûtera toujours moins cher qu’un mur de poitrine » sera décisif. Hélas, la mort le rattrapera et le projet sera modifié. Initialement, la Ligne devait être construite à l’intérieur des frontières et non sur celles-ci afin de servir à retarder l’envahisseur pour donner le temps de se préparer à la mobilisation et à la contre-attaque. Comme toujours, les responsables de la débâcle sèmeront l’anathème sur la Ligne qu’ils ont contribué à saboter.

L’on comprendra que la maîtrise de l’information est une notion essentielle, pratique, de tous les jours, pour tout le monde. Chacun a sans doute déjà fait l’expérience de quiproquos aux effets possiblement ravageurs par le phénomène de la rumeur. Le projet LiMA est donc ouvert aux bonnes volontés, celles qui acceptent de se donner un peu de mal (c’est-à-dire de temps) pour comprendre, au moins les raisons de la genèse de l’idée, et la discuter.

Car il est un fait navrant : nos sociétés ne semblent plus constituées que de disputeurs. De commentateurs. De là le réflexe de la dispute « pour exister plus » ; de là aussi notre idée de diplomatie civique pour pacifier les échanges. Les penseurs, les inventeurs nous font cruellement défaut. Mais les bonnes âmes pour discuter profondément des idées aussi.

Le caractère dans la géopolitique

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente une réflexion sur la géopolitique.

On parle communément de géopolitique en omettant le caractère des hommes alors que ce critère est au sommet des déterminants. Certes la géopolitique influence les caractères, mais ceux-là conditionnent sa mise en place et son maintien.

Avant que la géopolitique n’ait une influence sur le caractère il faut que ce dernier affirme certaines qualités, non seulement dans sa mise en scène, mais jusqu’à sa réalisation et son entretien. Or, le caractère est chose complexe. Il émerge par bien des facteurs pour faire race dans une conception générationnelle du temps.

Si la discipline semble un sujet curieux pour un éditeur, c’est parce que la paideïa n’est plus comprise. L’histoire de l’individu et l’histoire du peuple se rencontrent pour fertiliser l’imagination qui n’est elle-même que la mèche du destin.

Le caractère, c’est en quelque sorte la vision sédimentée, assurée, d’un chemin. Un chemin qu’emprunte nombre de générations… Un chemin qui contraint, nécessairement, mais un chemin qui organise, en la concentrant vers une direction, une masse devenue énergétique. C’est cette masse, caractérisée par sa volonté mise en mouvement, qui construit durablement sa géopolitique.

Sans partage, point de salut. (La dictature de soi est totalitaire.) L’édition devrait retrouver ce rôle civilisationnel qu’incarnait la paideïa.

Du caractère français de la musique militaire

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente une réflexion sur la musique militaire.

Qui n’a jamais été frappé par le caractère très particulier de la musique des armées lors d’un 14 juillet ?

Loin de la discipline prussienne de la Bundeswehr, de la tradition anglaise, tuniques rouges en rangs serrés ou des chœurs puissants et mélancoliques des armées russes, – la musique militaire française a une tonalité particulière, populaire et légère. Le Professeur Rollin s’en amuse, à raison, dans son dernier spectacle.

Pour l’historien Thierry Bouzard, la Troisième République créa à travers les kiosques publics une musique française partagée par tous. L’appelé sous les drapeaux amenait avec lui ses airs folkloriques qui furent adoptés dans les orchestres puis offerts à l’écoute par les armées au sein des régiments mais aussi dans les représentations publiques. Ce goût des armées françaises pour une certaine légèreté se retrouve dans des airs joyeux et des chansons aux caractères parfois grivois. La tristesse est d’ailleurs cantonnée aux seuls chants de chœurs  destinés à commémorer le sacrifice de soldats ou la terrible défaite de 1870.

Tout cela est écarté lors du défilé du 14 juillet où se rencontrent la musique populaire et les airs de l’Empire ou de la Révolution. Il est d’ailleurs tout à  fait remarquable que ces musiques portent souvent des chants au caractère guerrier affirmé en contraste avec les envolées mélodiques. Le Chant du Départ composé pour le 14 juillet 1794  ne proclame-t-il pas sur un air joyeux et viril « La Victoire en chantant » ? Cet air est l’un des plus populaires à travers l’histoire du pays et ne manque jamais d’être joué lors des grands événements nationaux comme le défilé.

La musique militaire française porte donc l’âme de la France lorsqu’elle est sous les armes. On y reconnaît son caractère populaire, prompt à la joie, prêt au sacrifice, et qui se distingue de bien des musiques à l’esprit sérieux trop sérieux.

Mémoire et biographie

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente une réflexion sur l’intérêt de s’écrire.

Il est connu que sans la mémoire l’intelligence ne peut émerger. La mémoire est une latence qui donne au temps son épaisseur. Naturellement liée à l’espace, elle octroie une vision.
Partant, comment mieux s’approprier l’intelligence, c’est-à-dire la vision d’autres, qu’en lisant ou écoutant les mémoires de ceux qui ont vécu ? Beta-Oblique embrasse ce sacerdoce. Nous avons commencé à recueillir des mémoires. Il a fallu auparavant convaincre le humble et le discret, savoir se rendre disponible, créer les conditions de l’écoute, mettre en forme…
Voici notre propos : L’homme qui a vécu certaines époques de certaines manières a quelque chose à dire pour quelqu’un. Quelqu’un va savoir se remplir de son expérience, rencontrer son écho, fortifier son destin. Il ne s’agit pas de publier pour tout le monde ; mais de rendre accessible, en la pérennisant, la vie autrement vouée aux limbes. Cette vie à maintenir vivante possède la force du réel qui échappe aux romans. Dans ceux-ci, il faut faire l’effort de croire aux personnages et à la possibilité des faits, alors que la biographie transporte sans ce genre de résistance. Je crois du reste et pour cette raison au culte des ancêtres comme racine de l’invention ultérieure des dieux. Je ne défendrai pas cette thèse car cela serait beaucoup d’efforts pour une conclusion qui ne scellerait rien : la réalité d’un chemin ne le rend pas meilleur.
Or donc, le livre de soi donne l’opportunité de se livrer, non à tous, mais de manière discriminée, par-delà soi. Ne pas œuvrer à sa mémoire c’est oblitérer son monde de son expérience. Il faut ici comprendre que l’échec œuvre plus à l’intelligence que la victoire.

Certes, l’honnêteté confine à l’autopsie : l’information n’est pas une notion donnée à tout le monde. Le haut-le-cœur guette les moins habitués. Mais l’exercice est formateur.
Ainsi Beta-Oblique rejoint par cet autre aspect de l’édition le cœur de son sujet : l’intelligence…

L’histoire d’une ville : une introduction

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente un livre classique.

Je ne saurais que trop conseiller la lecture de L’histoire d’une ville en ces temps si modernes : l’expérience du passé romancé par Chtchédrine les éclaire. Cet auteur russe, étudié à l’école, a ce style merveilleux du 19e siècle et le talent de psychologue d’un Balzac. Nous reviendrons peut-être sur ce livre tant il y a à dire. Mais en guise d’introduction, le début suffit à cerner non seulement le sujet, mais aussi l’humour, inénarrable, et la finesse, inédite.

NOTE DE L’EDITEUR

Depuis longtemps je me proposais d’écrire l’histoire d’une ville ou d’un pays pour une période bien déterminée, mais diverses circonstances avaient gêné mon entreprise. La difficulté principale tenait au manque de matériaux tant soit peu authentiques, ou du moins vraisemblables.
Or voici que, fouillant dans les archives municipales de Gloupov, je suis tombé sur une assez grosse liasse de cahiers portant le titre commun de
Chronique de Gloupov. un examen attentif m’a prouvé que ces papiers pouvaient m’aider notablement à réaliser mon projet. Le contenu de la Chronique est pourtant assez monotone. Il consiste presque exclusivement dans la biographie des gouverneurs qui pendant près d’un siècle ont présidé aux destinées de la cité et dans la peinture de leurs exploits : courses en voitures de poste, recouvrement énergique des impôts, campagnes militaires contre les administrés, pavage ou dépavage des rues, taxation des fermiers généraux… Ces misérables indices permettent malgré tout de saisir la physionomie de la ville et d’y observer les répercussions des phénomènes qui, dans le même temps, affectaient les hautes sphères. C’est ainsi que les gouverneurs du temps de Biron se distinguent par leurs folies, ceux du temps de Potemkine par leurs procédés expéditifs, et les contemporains de Razoumovski par une origine obscure et une témérité proprement chevaleresque. Ils se trouvent tous donner le fouet à leurs administrés, mais les premiers le font d’une manière absolue, les seconds justifient cette énergique méthode par les exigences de la civilisation, les derniers enfin expriment à ce propos le souhait qu’en toute chose les populations se fient à l’initiative hardie de leurs chefs. Une politique aussi variée ne pouvait manquer d’influer sur l’état d’esprit des administrés. Dans le premier cas ils tremblaient sans y prendre garde ; dans le second, s’ils tremblaient toujours, ils savaient que c’était pour leur bien ; dans le troisième enfin, ils se haussaient à une sorte de terreur empreinte de confiance. Il n’est pas jusqu’à l’usage intempestif des chevaux de poste qui n’exerçât son influence : la vivacité et la fougue des chevaux pouvaient en effet fournir à l’esprit des habitants le plus tonique des exemples…
La
Chronique est due à quatre archivistes successifs. Elle s’étend de 1731 à 1825. Il semble qu’à partir de cette date les archivistes eux-mêmes durent renoncer à toute activité littéraire.
Extérieurement la
Chronique a l’aspect le plus convaincant. Je veux dire qu’aucun doute n’est permis sur son authenticité. Les feuilles en sont aussi jaunes, aussi enluminées de gribouillages, aussi rongées des souris, aussi déshonorées par les mouches que les feuillets de n’importe quel monument du « Fonds Pogodine ». On le sent bien, une sorte de Pimène archiviste a veillé sur ces folios. A la lumière tremblotante d’une chandelle il a mené son œuvre à bien, puis il a su la préserver de l’universelle curiosité de MM. Choubinski, Mordovtsev et Melnikov.
L’ouvrage est précédé d’un appendice particulier, ou « liste », composé semble-t-il par le dernier chroniqueur. En annexe se trouvent les documents justificatifs. Ce sont les cahiers d’écolier remplis d’exercices originaux sur divers thèmes de théorie administrative. On trouve ainsi des réflexions sur « l’unanimité des gouverneurs en matière d’administration », sur « l’agrément de figure des gouverneurs », sur « le bénéfice moral de la répression » (illustré), ainsi que des méditations « sur le recouvrement des impôts », sur « le temps des vicissitudes », et enfin un assez vaste traité « de la sévérité ». On est en droit d’affirmer que ces exercices sont dus à la plume de divers gouverneurs, dont certains ont du reste signé ces ouvrages. ils ont la particularité précieuse de refléter très fidèlement l’orthographe du temps et de peindre leurs auteurs d’une façon plus complète, plus probante, plus colorée que les récits de la
Chronique.
Quant au texte lui-même, il est essentiellement fantastique. Certains passages peuvent même en paraître invraisemblables en notre temps de lumières : ainsi l’histoire parfaitement absurde du gouverneur « Boîte à musique », ou ce récit qui nous montre un gouverneur volant dans les airs. Ailleurs encore, on nous conte qu’un gouverneur avait les doigts de pieds tournés en arrière et qu’il faillit de ce fait sortir des limites prescrites à sa fonction. L’éditeur ne s’est pas cru autorisé à cacher ces détails. Bien au contraire, il pense que l’existence de pareils faits révélera clairement au lecteur l’abîme qui le sépare de ces temps reculés. Il considère en outre que l’allure fantastique de ces récits n’enlève rien à leur valeur pédagogique et administrative. La fougueuse assurance du « gouverneur volant » peut encore de nos jours offrir un avertissement salutaire à tous les fonctionnaires qui souhaitent ne point se voir destituer avant l’heure.
Dans tous les cas, pour éviter les interprétations tendancieuses, l’éditeur se croit tenu de préciser que son seul travail a consisté à corriger le style lourd et désuet de la
Chronique, et à consacrer à l’orthographe l’attention qui lui est due. Il n’a rien changé au texte de la Chronique. De la première à la dernière minute il n’a jamais perdu de vue la redoutable figure de Michel Pétrovitch Pogodine. cela peut suffire à suggérer l’état de tremblant respect dans lequel il a accompli sa tâche.

Nous pourrions continuer, tant le texte, dans son entier, est savoureux. Non seulement savoureux, mais, comme nous l’avons déjà mentionné, hautement instructif sur la constance des âmes que la place caractérise. Le haut et le petit fonctionnaire, le militaire, le plébéien… La caricature illumine, cruelle de justesse, hilarante d’absurdité, désespérante de continuité.

Paris brûle-t-il ?

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente une réflexion sur la transcendance.

Le Louvre est un symbole.

Il est à la fois le lieu de l’épopée et du tragique, de la gloire de la cité médiévale aux horreurs de la Saint Barthélemy, du projet palatial quasi millénaire à son exploitation commerciale. Le Louvre a quelque chose d’un miroir. Il rend à la France son image dans le temps.

C’est lors des soubresauts qui agitent la France que le Louvre prend toute sa dimension.  En ces jours de commémoration de la Commune de Paris, un événement nous tient tout particulièrement à cœur à Beta-Oblique, car il relève d’une valeur difficilement quantifiable : la noblesse d’esprit.

Alors que Paris était en proie à la barbarie durant la Semaine Sanglante, les Communards, guidés par le ressentiment envers le régime impérial et la France royale, s’acharnèrent sur divers symboles historiques parisiens. Parmi les monuments détruits nous devons compter les Tuileries et le Palais-Royal qu’ils incendièrent.

Le Louvre voisin ne dut son salut qu’à la rencontre des deux factions en guerre : le commandant versaillais Martian Bernardy de Sigoyer et le conservateur Henry Barbet de Jouy laissé en place par la Commune. 

L’événement est relaté dans l’historique du 26e bataillon de chasseurs :

« On était immobilisé en présence des incendies dont on était enveloppé de toutes part. Le capitaine Lacombe en profite pour faire seul une reconnaissance sur les quais, où il constate que le feu des Tuileries s’étend de proche en proche, que le Musée du Louvre est menacé et qui si on veut le sauver, il faut agir résolument sans perdre une minute. Le commandant de Sigoyer n’hésite pas, il se décide à n’obéir qu’à son initiative et prend immédiatement ses dispositions pour s’emparer du Louvre. […] La 4e compagnie reçoit l’ordre de déblayer le terrain, part au pas de course, débusque l’ennemi et le refoule jusqu’au Pont Neuf. Une section de la compagnie profite du mouvement offensif pour s’emparer du Louvre. Elle se porte aux fenêtres qui font face aux quais et dans cette position, tient l’ennemi en respect. En même temps, le surplus du bataillon s’empresse, homme par homme et au pas de course, de se glisser le long des murailles pour arriver jusqu’à la porte vitrée qui donne accès dans la galerie des antiques. Le commandant est des premiers, il fait enfoncer la porte à coups de crosses. Il ne s’agissait plus maintenant de combattre des révoltés, il fallait combattre l’incendie sans armes appropriées et le vaincre ; ce n’était point tâche facile. On fouille les caves, les chantiers où les ouvriers avaient abandonné leurs outils ; tout ce qui peut servir, haches, pioches, marteaux, fut saisi avec empressement ; la dernière compagnie s’élance dans les escaliers, grimpe jusque sur les toits et, entre la salle des États et le pavillon de la Trémouille, essaie de pratiquer une coupure. Le cœur ne manquait à personne, mais l’endroit n’était pas tenable, l’intensité de la chaleur, sinon les flammes, repoussait les travailleurs. […] Les quatre autres compagnies, gardées par leurs sentinelles, avaient déposé leurs fusils et, sous la direction des officiers, faisaient la chaîne depuis les prises d’eau jusque sur les toits, à l’aide de tous les récipients que l’on avait pu découvrir. Trente hommes furent envoyés au pavillon Richelieu, où la bibliothèque embrasée était, de ce côté là aussi, une menace pour le Louvre. Sur ces entrefaites arrivèrent un détachement du 91e et un détachement de sapeurs pompiers de Paris. Grâce à ce renfort, l’incendie fut maîtrisé et le bataillon put rejoindre la division. Le Musée du Louvre était sauvé ! »

Le texte ne rapporte pas la présence d’Henry Barbet de Jouy. Pourtant, il prit toutes les dispositions nécessaires pour protéger les collections avec plusieurs de ses collègues et des riverains anonymes alors même que des Communards boutaient le feu au pavillon Richelieu, réduisant en cendre les ouvrages de la bibliothèque impériale.

Que reste-t-il de ce véritable héroïsme ? La rencontre a quelque chose de sublime. Le fusil protège la page et la pierre plutôt que de viser à l’homicide politique. La main noircie par la poudre et les cendres passe le seau d’eau à celle du voisin en képi ou en blouse. Le Louvre redevient le cœur de la France et refonde un peuple alors même que Paris est livrée à la dernière des brutalités.  Le palais est donc le plus beau des miroirs de France car il lui renvoie la beauté de son visage. Mais il est peut-être aussi un miroir sans tain dans lequel le versaillais de toute époque regarde le Communard éternel comme le reflet d’une même haine envers Paris.

Puisse une Providence placer toujours sur notre chemin des Martian Bernardy de Sigoyer et des Henry Barbet de Jouy pour rappeler ce qui est notre honneur.

La question des transcriptions

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente une réflexion sur la transcription des noms.

Il fut un temps où le Français assimilait l’étranger, c’est-à-dire francisait ses mots. Nietzsche se prénommait ainsi Frédéric et lorsque l’équivalent n’existait pas on appliquait des conventions sur des bases phonétiques. Nous avions donc les Séoud comme les Volkoff et non Saoud ou Volkov à moins d’être Anglais (le v en finale s’assèche en f dans le russe ; l’anglais a ses règles idiomatiques propres). Ce n’est pas parce qu’on croit reconnaître des signes alphabétiques latins qu’ils se prononcent pareillement dans le monde qui en fait usage. Dans le mot « français » on peut voir un c comme dans ivanović qui s’écrit par ailleurs ивановић en serbe et se prononce ivanovitch. Selon la langue, le j se prononce très différemment et dans le français même le cas du c varie selon la voyelle qui le suit. Doit-on en outre parler des lettres qui ne se prononcent pas ou qui sont doublées, si fréquentes dans les patronymes ?

Des traducteurs assermentés appliquent une transcription stricte sur les lettres des noms qu’ils rencontrent, modifiant donc jusqu’au ridicule le rendu des mots, des noms. Peut-on dès lors appeler pour être entendu ? Non, évidemment. Peut-on communiquer entre des systèmes différents de langue si le sens que donne la phonétique est à ce point déformé ? Pas davantage.

Peut-être convient-il de rappeler qu’une écriture sert au transport matériel d’un son. Que, conséquemment, elle se subordonne au son. Le son traduit une idée et l’idée est alors traduite dans la langue. Mais s’agissant des noms, cette traduction n’a pas de sens. Il faut donc s’en tenir au son. Le Russe transcrit les noms sur la base phonétique, et c’est parfaitement logique. En appliquant cette règle il n’y aurait eu la paire Sébastopol – Sévastopol (même si ce cas est courant par les approximations du langage).

L’assimilation est une marque d’intelligence en ce qu’elle nécessite de comprendre avant d’appliquer un préjugement. Elle n’est hélas plus la marque de notre époque qui met en marge ceux qui ne sont pas encore anglais alors que la marge est, encore et de loin, l’Anglais. Cela signifie que la trahison est toujours en cours et qu’elle est loin d’être parachevée. Il est donc temps de se ressaisir en cherchant à comprendre des détails primordiaux.

La misomusie à l’assaut de la Culture

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente une réflexion sur la misomusie.

MISOMUSE: Ne pas avoir de sens pour l’art, ce n’est pas grave. On peut ne pas lire Proust, ne pas écouter Schubert, et vivre en paix. Mais le misomuse ne vit pas en paix. Il se sent humilié par l’existence d’une chose qui le dépasse et il la hait. Il existe une misomusie populaire comme il y a un antisémitisme populaire. Les régimes fascistes et communistes savaient en profiter quand ils donnaient la chasse à l’art moderne. Mais il y a la misomusie intellectuelle, sophistiquée : elle se venge sur l’art en l’assujettissant à un but situé au-delà de l’esthétique. La doctrine de l’art engagé: l’art comme moyen d’une politique. Les théoriciens pour qui une œuvre d’art n’est qu’un prétexte pour l’exercice d’une méthode (psychanalytique, sémiologique, sociologique, etc.). La misomusie démocratique: le marché en tant que juge suprême de la valeur esthétique.
Milan Kundera, L’Art du roman

Molière trop complexe, Eschyle raciste, Disney cliché, Homère misogyne… la liste est longue des mises à l’index par le ressentiment et l’esprit philistin.

B.O. œuvre à la promotion de l’intelligence et de l’art à travers la réappropriation par chacun des moyens de produire et de diffuser à une nouvelle échelle.

Le marché du livre est en pleine chute. Les librairies ferment les unes derrières les autres face à la concurrence de plateformes dont la rapidité, la flexibilité et les choix les rendent incontournables. La visite au petit commerce a maintenant quelque chose de l’acte militant ou baroque. Nous entrons dans une boutique pour satisfaire certains besoins, comme le contact avec le gérant, le plaisir des odeurs et du toucher. Pourtant tout cela ne fait pas le poids face à la servitude imposée par les nécessités mercantiles et les limites de temps. Le libraire ploie devant la puissance du marché où tout est disponible de chez soi, peu cher et rapidement. Mais à quel prix? Nous sacrifions une certaine esthétique qui nourrit le choix du lecteur dans le rayonnage. Les cerveaux ne se frottent plus dans un même espace. La rencontre est abolie. Pire, nous laissons aux grandes enseignes le soin de choisir de ce qui est licite et illicite. Certaines retirent de leur site internet des œuvres pour satisfaire à un type de morale jugé sévèrement par Nietzsche.

Devons-nous alors participer à ce grand mouvement monopolistique ou développer de nouvelles formes de diffusion du savoir, libre, participative et sociale ?

B.O. propose à ses amis de réinvestir chacun d’une participation à l’œuvre commune qu’est la Culture.

Bien que nous offrons des moyens de diffusion via notre site internet, nous souhaitons privilégier l’humain dans un objectif clair : redonner vie au livre et au savoir. Il est dans l’air du temps de tenter à rebâtir des ponts en fondant des établissements où les générations concourent à s’enrichir mutuellement par les qualités propres à leurs âges. Ainsi voit-on par exemple des jardins d’enfants accolés à des résidences pour seniors, des foyers accueillir étudiants et personnes âgées, des cours donnés par des retraités à des jeunes en échange de menus travaux. De la même manière, nous pensons que le rôle social de l’aîné est d’accompagner la jeunesse au goût de la culture. Quoi de mieux alors que de faire de chacun un maillon de la culture ? Pour cela le dépôt de livre chez le particulier offre un excellent prétexte pour bâtir de nouveau un maillage culturel.

A B.O. nous pensons que le livre n’est pas qu’un dialogue entre le lecteur et l’auteur. Il est également prétexte à la rencontre, à la discussion et favorise ainsi la transmission du savoir et de la culture.

A l’heure où les sociétés savantes subissent de plein fouet l’impact des réseaux sociaux et de la dégradation de l’essence même du métier de chercheur, notre proposition assure le réinvestissement du rôle social du savant dans la société : transmettre le savoir à tous et ce dans les conditions optimales que sont le dialogue et le goût commun pour l’intelligence.

Notre modèle assure ainsi deux choses essentielles :

  • il favorise l’émergence des moyens nécessaires à l’intelligence.
  • il est libre de toute servitude, dont celles de la bêtise et de la bassesse.