Le pouvoir des mots, du pire au meilleur

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente une réflexion sur les mots.

Entre sûreté et sécurité, des spécialistes ont attribué une différence et insistent lors de cours sur celle-ci. (Il en est de même pour les mots menace et risque. A les en croire, on ne devrait alors plus avoir le droit de dire qu’un orage menace.) Il faut noter que chacun n’a pas les mêmes définitions. Pourtant, le dictionnaire dit que les deux mots sont synonymes. On peut penser que cette distinction, qui vient du bas plutôt que du haut, est légitimée par le besoin. Mais on peut aussi penser que le noir est devenu la couleur d’habits des agents de sécurité (comme le blanc pour les agents de la santé, etc.) par besoin de se distinguer. Si c’est le cas, il faut justement poser cette question de sûreté où le besoin d’exister plus menace le compréhensible.

On explique que l’environnement décide d’une culture et d’un vocabulaire afférent. Des peuples de la neige ou du sable ont donc plus de mots pour ces choses que des peuples qui ne sont pas dans de tels milieux parce que les différents états que ces éléments peuvent prendre affectent leur vie. Or, ce sont des mots spécifiques qui n’ont pas nécessairement de racine commune à l’élément considéré. Le Français distingue l’ail et l’oignon, appelés ail noir et ail blanc chez le Serbe. De fait, ces légumes sont de même famille. La distinction, certes, mais annihiler les racines ?

Les unités de mesure, souvent des noms de famille pour honorer des chercheurs, masquent ce qu’elles représentent. On en change de surcroît à loisir. Rad, Sievert, Gray, Mache, Becquerel, Rutherford, Coulomb, Röntgen, Curie, Rem… Ces différences visent à changer de référence, mais beaucoup sont obsolètes sans doute par effet de mode qui doit encore se traduire par l’influence d’un modiste sur les autres. Mais prenons la mesure du temps : c’est, à l’origine, un repère issu de la symétrie. Un astre tourne jusqu’à reprendre une position spécifique. Cet intervalle donne une longueur, temporelle. La vitesse est ainsi un rapport entre une longueur temporelle (donc toujours liée à la spatialité) et une longueur spatiale, et, même, un rapport de rapports. Mais, pour plus de précision, on a préféré la cadence d’émissions de sources radioactives. Comment savoir leur régularité, sinon par le principe empirique de calcul issu des géodésiques ? Bref, à chaque précision supplémentaire, on sacrifie l’objet, on le perd de vue. Le mètre est ainsi devenu la longueur du trajet parcouru par la lumière dans le vide pendant 299 792 458e de seconde.

Le grammairien a à voir avec le chimiste ou le biologiste. L’information reçue par des cellules nerveuses est transformée par la spécialisation spatiale de celles-ci, un peu comme un arbre est constitué d’un tronc ramifié en racines et radicelles à une extrémité, et en branches et feuilles à l’autre, avec des noeuds les reliant, et tout ceci favorise le va-et-vient d’eau avec des transformations à la clé. Pour le neurologue, ce sera l’axone, les dendrites… et puis, des synonymes plus ou moins parlants, comme les voies moteur ou efférente, et les voies sensitives ou afférentes… Le linguiste appelle morphème l’unité minimale de sens qui, assemblés, constituent les lemmes… Le philosophe est un autre modiste qui invente des systèmes et des mots-systèmes, lesquels influencent d’autres disciplines. Le structuralisme par exemple chez le linguiste. La question de la responsabilité de l’invention des mots se pose. Un chercheur devrait passer le nommage de ses inventions par un crible, lequel devrait être construit pour remplir une fonction que je suis en train de définir, autrement dit un besoin.

Un mot pour toute chose a-t-il un sens ? L’anglais a plus de mots que le français (par exemple pour exprimer l’idée de crier). Mais le français compense cette apparente imprécision par une approche poétique. Il va dire : crier comme un enfant qui a perdu sa mère, crier à tue-tête, etc. Il fait appelle à l’image, la scène connue de tous, presque mythologique, pour faire ressentir l’idée. Mais un mot synthétique, qui n’a presque pas de racine, comment retrouver son sens si l’on a quitté la fonction qui fait son emploi ? Le temps qu’on semble gagner à remplacer une idée par un mot ou un signe (le jeu de la mathématique), on le perd non seulement par la fragilité de légitimité (des mots techniques) qui explique les modes, ces ressacs qui apportent plus de confusion que de clarté ; mais encore par les efforts mis à coller un mot à une idée, car il y faut du temps pour obtenir une adhésion naturelle.

Si la langue est le terreau de l’intelligence humaine, sa chimie devrait être contrôlée. Si un certain enrichissement va à un petit groupe et brûle les racines de la plupart ; si un appauvrissement favorise une friche ; si, en définitive, on laisse aller sans comprendre les mécanismes d’une chose qui ne dépend que de l’intelligence qu’on en a ; alors on passe à côté du destin de l’homme. Je pense que la poétique n’est pas rimailler ; elle est de construire et nommer des idées, c’est-à-dire les rendre à l’existence. Le jargon n’est pas loin de la langue étrangère. Pour utile qu’il soit d’en connaître, cette utilité devrait être de servir à développer notre flore cérébrale : synapses, axones, neurones…

Le tâtonnement plus ou moins anarchique est normal. Il est sans doute temps de commencer à rassembler les matières disséquées et leur voir des analogies. C’est par l’analogie que l’intelligence se fait, et, même, rend compte d’elle-même. Les Anciens usaient de cela, avec les limites des découvertes d’alors. Pour découvrir encore, il faut motiver. Ce n’est pas en cloisonnant par l’obscurité jargonneuse ou en offrant un travail de contrôleur pointilleux qu’on suscitera des vocations. C’est en soulevant les horizons, en les joignant. Pour cela, la (vraie) poétique, celle produite par l’échange entre spécialistes de matières différentes sous l’oreille de lettrés. Voici à quoi devrait désormais servir l’Académie. Or, face à l’ampleur, et sans doute à l’urgence, de la tâche, cette poétique, cette mission, pourrait s’adosser à la machine intelligente qui sait parfaitement associer. Il ne resterait plus qu’à choisir, selon le goût. On peut penser retrouver quelque peu l’usage de dénominations périphrastiques du français dont les racines remontent aux techniques préhistoriques des prêtres poètes indoeuropéens.

Retours

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente le livre « Retours ».

Retours est une œuvre remarquable et plurielle à plus d’un titre : trois retours, trois auteurs. D’abord le voyage d’un aristocrate gallo-romain en 417 intitulé Sur son retour dont le professeur Wolff nous livre une merveilleuse traduction précédée de son inscription historique éminemment actuelle. Ce rendu de l’œuvre très poétique de Rutilius suffirait en lui-même à nous retenir par son charme évocatoire. Mais Agnès Adda a suivi les traces du haut-fonctionnaire tant en ses écrits qu’en sa navigation, recommencée. Il en résulte L’Ecume du retour, recueil à la nostalgie envoûtante dont les poèmes émaillent les mots de Rutilius. Ces mots d’un autre monde, encore païen, que Fabienne Yvetot sertit de ses gravures élémentales puissantes et vraies : il suffit de voir son Itinéraire marin pour, soudainement, savoir. On ne pourra qu’aimer tourner ces pages qui nous emportent et nous captivent d’un souffle riche et élevé.

Instruction à la Sûreté Civique

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente l’instruction « Sûreté civique ».

L’idée

La sûreté est une notion rébarbative ; qui ne serait que pour le professionnel du secteur. Mais la sûreté est alors absente partout où il n’est pas : 99% du temps et de l’espace. Or, sans esprit civique sur la question, on construit des châteaux de sable en demeurant surpris de leur anéantissement. Il faut donc un angle novateur pour présenter la sûreté à tout-un-chacun si l’on veut obtenir un effet social de cohérence.

Le projet

Une initiation (un allumage, – décisif) à la sûreté, pour tout le monde : une instruction à la sûreté civique, donc. (Avec en arrière plan la possibilité de se compter.)

Le fond

Une couverture complète (sinon, à quoi bon la sûreté ?) : information, chimique, biologique, attentat…

La forme

Moderne, concise, agréable, rigoureuse sans être trop contraignante : un site internet entièrement automatisé permet, grâce à ses algorithmes, de prodiguer les conférences, appeler aux exercices pédagogiques et gérer les envois qui dépassent les simples questionnaires à choix multiples. On s’approche de la relation naturelle ! Avec des interactions discriminées, jusqu’au certificat.

Le bénéfice

Une instruction originale et globale, faite entièrement par un homme d’expérience, de manière à ce qu’aucune catégorie puisse ni ne pas comprendre ni ne pas apprendre.
Cette instruction se matérialise par un certificat (et la machine, incorruptible, est garante de sa valeur). A faire valoir sur tout curriculum vitae, ce qui devrait s’imposer au premier chef !

INSCRIPTION INDIVIDUELLE (PAYPAL) ou ACHAT DE COUPONS (COLLECTIVITES TERRITORIALES, SERVICES, ECOLES, INSTITUTIONS, ENTREPRISES) – TVA non applicable, article 293 B du CGI – nous contacter

INSTRUCTION A LA


Dans une société complexe, le recours aux spécialistes est systématique. Cela pose deux problèmes : la déresponsabilisation d’une part ; les lacunes d’autre part (rareté, latence des services). De fait, des pans entiers des sociétés composant la Société (familles comprises) sont devenues vulnérables et lasses ; et la course aux normes n’y change rien, sinon accélérer la course.

La sûreté est une notion qui relève, dans l’imaginaire des gens, des prérogatives de l’Etat. Mais lui-même ne parvient plus à suivre les choses. Or, sans la sûreté, à quoi bon créer (ou procréer) si c’est pour perdre ? Et les causes ne manquent pas aux agents de la destruction, qu’ils soient phénomènes naturels, bactériologiques, humains… Ces causes, c’est le laisser-aller, le laisser-faire, l’ignorance, la fatigue.

Beta-Oblique est ainsi fière d’éditer une Instruction à la Sûreté Civique dans un format novateur, spécialement conçu pour intéresser :

  • tous les âges (inculquer les bonnes habitudes n’est facile ni aux vieux ni aux jeunes)
  • les deux sexes (il n’y a plus de fonctions naturellement réparties)
  • les différentes classes sociales (la sûreté égalise la responsabilité).

Cette instruction, nommée Cours Majeur, donne une vision et une méthode conçues par un homme de l’ombre à l’expérience hors du commun. Qui que vous soyez, nous sommes certains que vous apprendrez quelque chose d’essentiel. Une semaine suffit généralement pour assimiler l’ensemble sans devoir y passer plus de deux heures par jour, de chez soi (programme automatisé accessible par l’internet).

L’étiquette qui fera la différence :

Du maintien (premier titre de la collection « bréviaire »)

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente le livre « Du maintien ».

La collection « Bréviaire » veut proposer des ouvrages nécessairement brefs. Dans cet exercice, l’auteur développe ses thèmes de prédilection à travers celui, phare, de l’information. Un conte ouvre le bal ; puis un théâtre d’ombres est le prétexte à entendre des leçons de choses ; avant que des préceptes sur la sûreté ne parachèvent le récit composite qui pourtant fait pièce : l’information en tant que formes ; le besoin de précautions ; l’usage de la diplomatie comme art visant à éviter les ruptures ; et la machine intelligente comme secrétaire. Voici « du Maintien », un livre profondément curieux et curieusement profond.

Cette forme est particulièrement adaptée à ce que nous appelons des « homélies » (cf. ce papier) qui se rassemblent ici. Tout un chacun peut y proposer son inspiration.

La meilleure promotion : celle des auteurs eux-mêmes

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente un soutien exemplaire.

Françoise Compoint loue Beta-Oblique sur la chaîne Grande Asie

Между Францией и Россией. Личный опыт двух культур французской писательницы

Франсуаз Компуэн – французская писательница и журналист, живущая между Францией и Россией. Она также создала психологическую школу погружения во французский язык, позволяющую по методу Берлица добиваться быстрых результатов в прямом контакте с носителем языка. Ее новая книга «Между Францией и Россией» имеет признаки автобиографического эссе и позволяет лучше понять цивилизационные особенности обеих стран.


Александр Артамонов: Уважаемые Дамы и Господа, имею честь приветствовать писательницу и журналиста Франсуаз Компуэн. Добрый день, Франсуаз!

Франсуаз Компуэн: Добрый день, Александр!

Александр Артамонов: Вы – моя коллега, так что уверен, что Вы привыкли к интервью и к такому формату общения. Сегодня мы встретились с Вами по случаю публикации Вашего нового произведения, которое я бы не отнес к жанру романа. Может быть, там и присутствуют определенные поэтические нотки, но мы поговорим об этом чуть позже. Название же само по себе уже красноречиво – «Между Францией и Россией», правильно?

Франсуаз Компуэн: Да, речь идет об автобиографическом эссе с некоторыми поэтическими и романтическими элементами, о которых Вы столь любезно упомянули.

Александр Артамонов: Не могли бы Вы процитировать полное название Вашей книги и издательство?

Франсуаз Компуэн: «Между Францией и Россией. В поисках потерянного самоопределения».

Александр Артамонов: Получается, определенная перекличка с Марселем Прустом, да?

Франсуаз Компуэн: Правильно! Причем этот параллелизм определился в рукописи после того, как я окончательно остановилась на названии своей книги. До этого у нее был промежуточный заголовок, связанный с московской погодой. Что-то вроде «В ожидании таяния снега»! То есть что-то весьма оторванное от реальности. Поэтому я решила, что надо что-то более жизненное и менее абстрактное, и поменяла название, сделав его более конкретным. У моей книги есть цель. Она заключается в том, чтобы построить мост между Францией и Россией. Дело в том, что я и сама по отцу француженка, а по маме русская. То есть я франко-россиянка. Так что нынешняя политическая обстановка во Франции, равно как и события в России, не могут оставить меня безразличной.

Вы задали мне вопрос по поводу издания. Я воспользуюсь случаем для того, чтобы выразить благодарность, причем не в конце, а в начале передачи, этому издательскому дому. Он называется «Бета Облик» (Beta Oblique). Они только что появились на рынке. У них очень интересный сайт. И потом сам замысел редакции весьма интересен. Они решили предложить вниманию французского читателя некую альтернативную литературу, отличную от того однообразия, которое воцарилось во французских интеллектуальных кругах.

Речь идет о том, чтобы поставить знак «тире», то есть соединительную черту между двумя мирами, двумя разными культурными традициями. Тем не менее, я бы не стала говорить о двух разных цивилизациях, так как, на мой взгляд, мы, все же, принадлежим к одной и той же европейской цивилизации. Я имею ввиду, естественно, Францию и Россию. По этому поводу я полностью согласна с Генералом Де Голлем, который говорил об объединенной Европе, идущей от Бреста до Владивостока.

Так что, возвращаясь к издательскому дому «Бета Облик» я позволила бы себе зачитать пару строк, которые, на мой взгляд, достаточно хорошо передают общую мысль: «На сегодняшний день развитые общества – это очень хрупкая конструкция. Их население падает по численности и стареет. Такие страны живут в обстановке растущей изоляции от окружающего мира. Для того, чтобы лучше осознать смысл своего существования, руководство таких обществ делает ставку на индивидуальность каждого члена социума. Поэтому главной особенностью «Бета Облик» стал тот дух дипломатии, взаимоуважения к идеям каждого, которыми была проникнута сама идея нашего появления на свет. Наше издательство стремится открыть диалог между личностями для того, чтобы добиться лучшего взаимопонимания».

Александр Артамонов: А красиво сформулировано!

Франсуаз Компуэн: Да, очень красиво. Тем более, что, на мой взгляд, это еще один из самых ясных пассажей хартии этого издательского дома. Их язык не всегда просто понять, зато в нем много поэтических оборотов.

Александр Артамонов: Это нестрашно! Мы беседуем с Вами в стенах дипломатического издательства, близкого по духу к МИД России. Так что дипломаты привыкли распутывать хитросплетения чужой мысли!

Франсуаз Компуэн: Ну а я, по первому профильному образованию, философ.

Александр Артамонов: Это делает Вам честь!

Франсуаз Компуэн: Да уж! По крайней мере, это объясняет, почему у меня порой бывают такие сложные интеллектуальные построения.

Почему все-таки меня привлек этот издательский дом? Вы знаете, совсем недавно, я ознакомилась с интервью одной французской соотечественницы, матери семейства, причем ее дети ходят в начальную школу. И вот она жалуется в интервью, что, когда ее дети ходят в колледж и там к обязательному чтению рекомендована, в частности, повесть об одном маленьком мальчике. Так вот это произведение изобилует буквально порнографическими деталями, если так можно выразиться. При этом, книга пользуется успехом во французском литературном мире. Так что я не переоцениваю свои шансы на публикацию в более классических французских изданиях.

Александр Артамонов: Давайте, все же, перейдем уже к Вашей книге!

Франсуаз Компуэн: Я замыслила это произведение около 2 лет назад, когда гуляла по улице и вспоминала свое детство и молодость, которые я провела во Франции – сначала в Париже, а потом на Юге. Так что, как я уже сказала ранее, та Франция совсем не напоминает мне современную страну. Теперь возникает ощущение, что она изменилась. Я же еще помню ту, старую Францию, которую имела счастье узнать в свои молодые годы. В моем произведении я нередко обращаюсь к событиям из французской истории и к тем воспоминаниям – о памятных местах и датах – которые у меня с этим связаны.

Ну, к примеру, когда я ходила в начальную школу, программа была так построена, что возникало ощущение, что настоящая французская история началась только в 1789 году, а до этого не было ничего, и жили абсолютно темные люди! Конечно, я понимала, что действительности это не соответствует. Но вот именно тогда, мало-помалу, я стала пытаться восстановить истинную картину. Я узнавала отдельные фрагменты и постепенно собирала общее представление об истории, как некий конструктор. Тогда-то я и поняла, что та старая, уходящая Франция, которую мы теряем, имеет очень много общего с современной Россией. Это именно та Россия, которую я относительно поздно открыла для себя. Но именно благодаря знакомству с Россией я осознала, что мы можем построить совсем другую Европу, совсем непохожую на ту, которую мы видим сегодня!

Я имею ввиду, что мы может взять за основу общехристианские ценности, осмыслив опыт России, сумевшей отбросить 70 лет внедрения воинствующего атеизма. Думается, что Европа должна также проанализировать, как Россия в девяностые провела настоящую революцию, полностью поменяв свои ценности и общее мировоззрение.

Кроме того, я обнаружила в русском народе (к которому все-таки принадлежу по праву рождения с материнской стороны) сильный национальный характер, умение держать удар, несмотря на все превратности судьбы. Также я хотела бы отметить сильную веру россиян, которая стала достаточно очевидной для внешнего мира (я сама верующий человек). Меня также привлекла сильная приверженность традициям, которую мы, со своей стороны, не смогли сохранить во Франции, потому что в России народ также привязан к идее собственной суверенности, как и к семейным ценностям.

Александр Артамонов: Простите, а это не перекликается со знаменитым французским «работа – семья – родина»?

Франсуаз Компуэн: Это высказывание себя несколько скомпрометировало. Его взял на вооружение Петэн. Что-то правильное в этом программном высказывании все-таки есть.

Александр Артамонов: Вообще-то все совсем не так однозначно. Такой крупный государственный деятель, как Франсуа Миттеран регулярно возлагал цветы на могилу маршала Петэна.

Франсуаз Компуэн: По вполне понятным соображениям я крайне далека от идей маршала Петэна. Но все же, даже если кто-то неправильно использовал правильные идеи, это вовсе не означает, что их надо окончательно отбросить. Что плохого в том, чтобы люди имели твердую работу, ценили свою семью и любили родину?

Александр Артамонов: Тогда к триаде этих традиционных ценностей можно смело добавить еще и религию.

Франсуаз Компуэн: Именно. Потому что полагаю, общество, не имеющее трансцендентного представления о реальности, не имеет и будущего. Полагаю, что к идеям чисто материалистического рая, надо добавить и какой-то нематериальный базис. Кроме того, меня растили во Франции в очень официозных, обесцененных взглядах. Я имею ввиду невыразительный лозунг «Свобода, Равенство и Братство!». Я, естественно, верила официальной идеологии, как, наверное, и любой другой школьник. Но это все республиканские ценности, и их прямое применение, как мы это видим сегодня, входит в противодействие с идеей национального суверенитета. То есть теперь мы лишены признаков суверенности: мы не чеканим более собственную монету, не решаем вопросы мира и войны и т.д. Так что, конечно, весьма печально наблюдать, как сегодня Франция постепенно превращается в такой социум людей, вырванных изо всякого контекста. Кроме того, в стране образовалось несколько культурных традиций, которые сосуществуют, но не имеют никаких точек контакта между собой.

Так что если применить такое понятие, как синергия, то сегодня мы живем, согласно закону всемирной энтропии, то есть равномерного распределения заряда по всей Вселенной. Тем не менее, с учетом существования радикально настроенных групп населения на фоне всеобщего безразличия, у нас случаются конфликты на границе. Так что мы постепенно подошли к такому перекрестку, где нам предстоит сделать выбор. Или мы должны заново завоевать свое право на суверенность (и здесь, я думаю, нам есть чему поучиться у России), или мы окончательно утратим Европу, состоящую из исторических народов.

Александр Артамонов: То есть наступит социальное ничто.

Франсуаз Компуэн: Да! Но ничто не наступит – нас просто сменит на этой земле другая цивилизация, и все!

Александр Артамонов: Вы имеете ввиду, не такая изощренная и развитая, как французская?

Франсуаз Компуэн: Именно. Хотя расизм тут абсолютно ни при чем! Просто это другая цивилизация, которая обладает рядом присущих ей свойств, абсолютно не сочетающихся с нашими цивилизационными установками.

Если же посмотреть в сторону России, то здесь вопрос решен в конструктивном ключе и уже давно. В России существуют две великие исторические религии – христианство и ислам. То есть в России есть удачный пример сосуществования двух религиозных культур в одном обществе. Причем отношения выстраиваются органично, при полном соблюдении Конституции. Во Франции и, в целом, в Европе у нас такого опыта нет.

Поэтому, когда коллеги меня спрашивают: «Как русским удается такое?» Я им отвечаю, что в России историческая реальность вообще другая.

Так что сдается мне – и, кстати, именно это я хотела показать в своей книге – когда сравниваешь старую Францию со всеми ее ценностями и наработанными идеями с современной Россией, то видишь, что у обеих национальных традиций очень много общего. К сожалению, это никак не звучит во французских масс-медиа, которые нередко занимаются откровенной дезинформацией. Я отметила эту тенденцию в момент выборов президента России. Я тогда внимательно слушала передачи «Франс-Инфо» и была глубоко шокирована тем, что французские коллеги описывали какую-то другую, может быть, даже виртуальную реальность, а не ту Россию, в которой я живу.

Думаю, что этот общий культурный базис обеих стран уже давно осмыслен французскими патриотами. Это странно, но легко заметить, что те люди во Франции, которые с симпатией относятся к России – это, как правило, патриоты, привязанные к традиционным христианским ценностям. Чувствуется, что эти люди в растерянности от того, что происходит у них самих на родине.

Александр Артамонов: Получается, что единственная возможность отстроить долгосрочные отношения с Россией заключается в возврате к собственным традиционным ценностям, то есть вновь почувствовать себя французами с историческим багажом и частью Европы. В противном случае, никакого взаимопонимания с Россией достигнуто не будет.

Франсуаз Компуэн: Вы знаете, международная политика здесь тоже очень важна. Франция должна отказаться от бряцания оружием, как в случае с последним намеком, когда страны-агрессоры обошлись без санкции ООН.

Любопытно, что сейчас Россия, напротив, стала играть именно ту роль, которую раньше играла Франция. Я имею ввиду роль «голубя мира», стороны, которая примиряет всех остальных, выступает медиатором, нивелирует конфликты. Мы это хорошо видим на примере Сирии: если Франция ведет бомбежки, то Россия привозит в страну гуманитарную помощь.

Александр Артамонов: То есть Россия занимается «врачеванием» международных конфликтов.

Франсуаз Компуэн: Точно! Складывается впечатление, что это свойство покинуло Францию и переселилось в Россию. Россия, в некотором роде, приняла эстафету и сделала это очень эффективно и прагматично! Ранее эту роль играла Европа.

Александр Артамонов: Благодарим Вас, Франсуаз! Мы с удовольствием прочитаем Вашу книгу. Я, кстати, это уже сделал. Все же, обидно, что, на мой взгляд, именно так все и происходит. Теряя признаки исторической европейской страны, Франция сжигает мосты взаимопонимания не только с Россией, но и с Германией, например.

Франсуаз Компуэн: С Баварией, в том числе, которая настаивает на своей цивилизационной модели.

Александр Артамонов: Да, именно! Но в то же время речь идет и о Центральной, и Восточной Европе, которые теперь являются частями единого европейского пространства. Но эти страны остались привержены своим довольно патриархальным ценностям. Яркий пример – это Польша с ее пламенеющим католицизмом.

В этой связи я считаю, что Вы подвергли себя самоанализу и, на основе одной отдельно взятой личности, сумели вскрыть проблемы, сотрясающие всю европейскую цивилизацию. В этом смысле Ваша книга гораздо более ценна, чем произведения некоторых литераторов, компилирующих чужой опыт. В Вашем труде я также не нашел никакой пристрастности и предвзятости. Вы проделали хорошую работу.

Франсуаз Компуэн: Она основана на личном опыте. Еще раз повторяю издательство – «Бета Облик».

Александр Артамонов: Благодарим писательницу и журналиста Франсуаз Компуэн за интересный разговор!

L’objet oublié du livre

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente une réflexion sur le livre.

Avec l’imprimerie, à la conservation des idées succède la diffusion, et finalement moins les idées que la mise en évidence des auteurs. Car, avec la notoriété, vient l’enrichissement. Toute une industrie de montrage (on s’épargnera ici du terme anglais) s’érige sur les technologies de publicitage. Parmi d’autres, un inconvénient : on croit que le livre sert à se faire connaître, à gagner de l’argent. Avant tout, c’est le procédé de préservation que la nature utilise que l’homme s’est approprié là : le clonage. L’idée, si volatile, se trouve protégée de la déviance par la matérialisation et de la disparition par la multiplication.
Avec la mercantilisation de l’édition, non seulement les idées jugées non rentables sont rejetées, mais, acceptées, elles deviennent la propriété de l’éditeur qui peut faire d’elles ce qu’il veut.
Beta-Oblique s’inscrit dans la voie primitive de l’édition qui consiste à préserver l’idée matériellement au profit du seul auteur et organiser sa propagation à partir de son épicentre.
En particulier, nos éditions visent à remplacer la parole dans la difficulté qu’elle rencontre à diffuser des formulations complexes. Là où elle échoue, donner un livre qu’on ouvre et reprend quand bon nous semble demeure la solution la plus élégante.
Condamner la possibilité de ce don au prétexte qu’il ne « ferait pas d’argent » est donc criminel du point de vue de la vie des idées.
Quant à la ligne éditoriale de Beta-Oblique, elle est aussi peu restrictive que possible : « à la recherche d’un langage commun d’exception » traduisant sa visée diplomatique.

En effet. Que l’on songe au manichéisme qui envahit les cœurs et irrigue les cerveaux comme jamais : tels morts ne sont plus honorés car ils furent ennemis ; tels auteurs ne sont plus publiés pour des pensées désormais honnies ; tel chef ne se laisse plus entendre par préjugement ; tels partisans qui n’embrassent pas la cause sont méprisables. L’intelligence ne gagne rien à ce jeu et sans elle s’effondre rien moins que tout.

Le boomerang ou une caricature d’époque

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente le livre « Le boomerang ».

Après Entre France et Russie, Françoise Compoint nous livre Le boomerang. Dans la lignée, dirions-nous, de l’étude sensitive et fine entamée dans son premier ouvrage où l’auteur s’était fait témoin d’elle-même. Cette fois, c’est en prenant le corps et l’âme d’une adolescente moscovite lors des années nouvelles, de l’après communisme. Même si la véracité de l’histoire suffit à soutenir l’intérêt, ce dernier se situe indéniablement dans l’orbe du conte réel rapportant le passé. Ce courant alternatif est typique du style affirmé de Compoint qui donne à ce qu’elle suit du coin de l’œil une force de plume indéniable. La suivre, c’est s’étourdir un peu du sens des détails vus d’en haut. Il faut aussi s’interroger sur le titre, qui est celui d’un objet dont la courbure géométrique alliée à la rotation sur lui-même transforme la translation rectiligne en elliptique. Ce qu’on nommerait le retour aux choses. Quelle est cette courbure ? Est-elle intrinsèquement femelle dans son rapport à la mécanique des esprits ?

L’europo ou le sanscrit pour les européens

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente le livre « L’europo ».

L’europo est une langue inventée : une de plus, à l’instar de l’espéranto, mais aussi du sanscrit. A la différence des deux, l’europo dispose d’une sauvage simplicité ; une grammaire tenant sur deux pages, un système apportant des avantages similaires à celui du système métrique dans le domaine des poids et mesures ; l’absence d’exceptions et des racines intuitives pour tout européen ; une précision et une souplesse inégalées rendant obsolète la notion de néologisme : telles sont ses forces. Mais au-delà de son caractère opérationnel, l’europo constitue un document riche d’enseignements pour tous ceux comprenant l’enjeu de la communication dont les machines ne peuvent être exclues.

La philosophie Beta-Oblique

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente une réflexion sur le livre.

Cette affiche résume l’affaire :

B

Certes, nos éditions sont durables : n’ayant pas de caractère mercantile, elles peuvent durer pour servir les auteurs qui ne peuvent publier pour des raisons de rentabilité (essentiellement).

Certes, elles sont aussi sociales : ne répondant pas aux schémas classiques des éditeurs, le réseau de distribution veut s’appuyer sur les personnes considérées elles aussi non rentables (les retraités par exemple sans lesquels on perd beaucoup).

Certes, Beta-Oblique incarne l’aventure : l’être d’expérience a toujours à dire et c’est à lui que nous demandons de parler des livres sans en parler, mais en illustration de ses propos (sous la forme de l’homélie en quelque sorte).

Oui : cette vision est globale, révolutionnaire, visant à infléchir la désaffection qui frappe la lecture en instituant un rituel familial où le parent montre l’exemple de l’intérêt qu’il porte aux livres de qualité.


« Ne pas tomber dans l’abrutissisme des sous-hommes oxidentaux enspectaculés à outrance. Nous devons donc (oserai-je mon faible avis sur la question ?) renforcer la lecture dans l’Empire. N’accorder désormais le droit de vote, et quelques autres droits, qu’à ceux qui sauront lire, qui auront lu, qui connaîtront des rudiments, et pourquoi pas des rudiments à définir et statutiser de culture grecque et romaine ? voire intégrer une certaine pratique de nos langues originelles ? Désormais nous devons forcer les foules à respecter le devoir de culture véritable, basé sur l’Antiquité et les précurseurs… » (Albert-Weil, Siberia)
 
Si cette uchronie peut effrayer certains de la voir se réaliser, Beta-Oblique offre un ré-aiguillage à la douceur de première classe…

Retirer et rencontrer

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente sa maison.

Beta-Oblique sous le signe de l’aventure

Beta-Oblique accueille ses visiteurs en son siège social.

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